• Mythologies égyptiennes, bases

    Nous allons étudier ici les bases des mythologies égyptiennes, oui j'ai bien mis un s, il y a tout d'abord la plus ancienne, purement égyptienne, dite cosmogonie d'Héliopolis :

    Il existe un océan primordial nommé Noun. De cet océan nait tout seul, sans père ni mère, le dieu Atoum, qui est le Soleil. Il se sent bien seul et jouit, de ce sperme naissent ses enfants Shou, l'air, et Tefnout, l'humidité. Ses enfants s'ennuient, et baisent, faisant naitre Nout, le Ciel, et Geb, la Terre. Assistant à l'union, Atoum chiale, et de ces pleurs tombant sur la terre naissent les hommes.

    Shou et Tefnout, conscients de leur boulette, décident d’empêcher leurs propres enfants de commettre la même erreur, ils se posent ainsi entre eux et aident Atoum, c'est la séparation du ciel et de la terre. Mais cette séparation durait 360 jours, Nout décide alors de jouer aux dés avec son papy Atoum, elle gagne, et obtient 5 jours solaires annuels supplémentaires, dans lesquels ils ne sont pas séparés. Évidement, Nout s'unit à son frère, et chaque jour de leur union nait un dieu interdit, d'abord Horus l'ancien le 1er jour, puis Osiris, Seth, Isis, et enfin Nephtys le 5ème jour.

    Osiris se marie à sa sœur Isis, mais une relation "sans sexe", de même que Seth avec sa sœur Nephtys. Et vous vous doutez, y'a un problème : Nephtys veut un enfant, mais d'Horus, elle s'arrange donc pour le piéger, lui faire une fellation, et avec le sperme, elle conçoit Anubis, dieu de l'embaumement (ne me demandez pas comment on tombe enceinte en avalant du sperme, je fais que dire ce qui est écrit). Seth est furieux d'avoir été "cocufié", il conçoit un stratagème, organise une fête dans laquelle tous les dieux sont invités, avec un lot à gagner, un coffre. Vous l'imaginez, le coffre a été fait exprès pour la taille d'Osiris, qui rentre pile dedans, Seth l'enferme et balance ça dans le Nil.

    Isis part à la recherche du coffre, elle retrouvera finalement Osiris mort noyé. Mais une mort dans l’Égypte n'est jamais éternelle, elle sait que Nephtys peut ressusciter les morts, et file la voir après avoir caché le corps. Bien entendu, Seth repère le corps d'Osiris (sinon ce serait pas drôle), et déchire le corps en 14 morceaux. Isis part alors chercher les morceaux avec sa sœur, un temple étant bâti à l'endroit de chaque morceau retrouvé, vous avez ainsi 13 temples dédiés chacun à une partie du corps d'Osiris. Le 14ème me direz vous ? Le sexe s'est fait manger...par un poisson. Osiris et Nephtys décident tout de même de le faire revivre. Mais Isis, elle veut son enfant aussi, et avec un miracle dont les égyptiens ont le secret, elle rêve qu'elle est enceinte (sacrés blagueurs), et se réveille enceinte, immaculée conception, elle met jour à Horus le jeune, copie en plus jeune de son oncle Horsemsou (Horus l'ancien).

    Horus le jeune décide de venger son père (qui n'est pas son père en fait, aucun lien de sang), je dois mentionner que dans le texte, il a assisté aux funérailles d'Osiris...alors qu'il n'était pas né (il ne faut pas chercher de logique temporelle dans cette cosmogonie), il en a gros sur la patate, considérant que l'ancien roi Osiris, que son tonton Horus l'ancien, ont été trop gentils avec Seth, et part dans le désert pour une bataille. La guerre se finit par Seth qui crève un œil d'Horus, et Horus qui coupe les couilles de Seth, qui se décide à partir, promettant de revenir. Horus, saoulé par sa mère Isis, qui lui a fait la morale durant toute la bataille, lui coupe la tête (sacrée morale). Ce qui, dans la mythologie égyptienne, n'est encore qu'une mort temporaire, mais on y reviendra avec les variations. Horus décide de prendre en main la destinée de l’Égypte, devenant le premier pharaon, fondateur de la dynastie régnant sur le pays.

    Hélas chaque époque apporte son changement, ses variations, la cosmogonie d’Héliopolis se perd, Atoum est changé en dieu Ptah, puis en dieu Ré ou Ra (selon les régions) puis enfin Amon-Ré. C'est exactement le même dieu, seulement il a une notion de "caché", d'inconnaissable avec Amon, c'est une forme de Soleil intérieur. Ce dieu était vénéré par Alexandre le Grand, persuadé qu'il était son fils (ça va les chevilles), il va tuer des centaines de pythies, voulant absolument qu'elles lui en donnent la confirmation. Le pays connut il même une période monothéiste (un seul dieu) avec Akhenaton et son Aton, pareil qu'Amon mais unique dieu. Une période très éphémère mais tous les pharaons suivants attribueront ensuite le déclin de l’Égypte à une vengeance des dieux devant ce blasphème.

    Avec la chute de la dynastie pharaonique et les invasions, viennent les pharaons grecs, les Ptolémée, et les temples qu'ils bâtissent (exemple Edfu), vient la cosmogonie dite de Memphis, inspirée des signes astrologiques grecs (12 dieux associés chacun à un signe astrologique) que vous pouvez observer au Louvre, les 12 dieux du zodiaque de Denderah, les dieux égyptiens se retrouvant hellénisés, de nouveaux sont crées. On connait cette mythologie par les textes grecs d'Hérodote mais surtout Plutarque, et les hiéroglyphes bien conservés des temples inspirés par les grecs. Mais c'est grâce à la découverte de papyrus bilingues grec-égyptien que Champollion put faire son fameux décryptage, s'intéressant surtout à Alexandre le Grand dont il arrivera, à force de croiser les documents historiques, à trouver la date de naissance, tout comme il datera le zodiaque de Denderah.

    Tefnout est changée en Sekhmet, encore une fois juste une mise à jour, c'est une lionne portant un Soleil, marquant bien la mauvaise comparaison faite après Sumer. La fonction de fertilisation par le sperme, qui était à Atoum, est attribuée à Sobek, dieu de la fertilité, de l'eau, de l'océan primordial (donc sperme, vous avez saisi la symbolique faite alors entre les deux). Thot est un dieu tardif égyptien, il est la langue d'Atoum, celui qui détient son savoir. C'est celui que les envahisseurs grecs préfèrent, allant jusqu'à modifier leur propre mythologie pour y introduire Hermès, qui deviendra Mercure chez les romains. Le personnage mythique d'Hermès trismégiste (trois fois grand), pseudo inventeur de la littérature dite hermétique puis alchimique, crypter des vérités sous forme de symboles, est inspiré de cela. Il marque la plus belle forme de l'union des deux civilisations.

    Mais revenons à Thot, car malgré qu'il incarne le savoir d'Atoum, il est incapable de faire quoi que ce soit de valable, dans les "nouveaux" mythes hellénisés : quand Osiris perd son sexe mangé par un poissons, Isis demande à Thot de concevoir un nouveau sexe. Problème ? Il ne parviendra jamais à bander, inutile. Quand Horus perd son œil, il demande à Thot de lui en fabriquer un nouveau, il n'arrivera à refaire que 63 morceaux sur 64 de l’œil d'Horus, qui du coup ne voit pas de cet œil artificiel. Quand Isis se fait couper la tête par son fils, elle va voir Thot et demande (ne cherchez pas comment, les textes sont pleins d'illogismes) une nouvelle tête,  mais il en est incapable, il est réduit à lui coller une tête de vache. Toute ressemblance avec le signe du taureau, qui démarre sur le secteur de la tête coupée de la méduse est bien sur voulue, idéologique.

    Maintenant attaquons la partie la plus importante de la mythologie, celle de la course du Soleil :

    Atoum vit sur une barque, qui avance sur le Nil, qui symbolise l'écoulement du temps. Du lever du Soleil au coucher, symbole de la vie, de la naissance à la mort, la barque solaire est défendue par Osiris, c'est le jour, tout va bien. Mais une fois la nuit tombée, la barque passe dans l'autre face de la Terre, et se retrouve face au terrible serpent Apophis, qui veut faire tomber la barque solaire. Mais alors c'est fini, Atoum est tué sur sa barque ? C'est là que Seth, dieu pourtant du désert et du mal, défend la barque, jusqu'à ce qu'elle franchisse cette moitié de la Terre, et retrouve la partie diurne, protégée par Osiris. Nous avons ainsi un couple bien-mal qui est complémentaire, uni dans la protection de la barque solaire, de ce pauvre Atoum qui dérive sur sa barque sans pouvoir accélérer, ralentir ou se défendre seul.

    Ce mythe de la barque, les grecs l'ont adoré, c'est ainsi qu'Ovide va inventer le mythe de Phaéton, fils du Soleil Hélios. Depuis longtemps, il devait une faveur à son fils, qui lui demande de conduire 24h son char divin. Hélios fait tout pour le dissuader, mais une parole étant une parole, il lui prête le char. Et ce qui devait arriver arrive, le fils traverse la ligne de l'écliptique, et découvre les sept premiers signes du zodiaque, du bélier à la balance, mais passant à coté du scorpion, il passe en secteur nocturne, il est terrifié, et les chevaux le sentent et paniquent, le char va tantôt trop bas, faisant disparaitre les fleuves, tantôt trop haut, faisant apparaitre des montagnes, gelant des pays entiers. Hélios est obligé d'implorer Zeus d'envoyer la foudre (il est le dieu de cela) pour frapper le char, quitte à le détruire, tuant son fils.

    Il existe bien sur beaucoup de variations selon les régions, les copistes, je n'ai fait que citer les plus communes au milieu de tout ce bordel, car il n'existe aucun texte de référence sur lequel tous les textes se sont inspirés, on est pas dans les récits sumériens, bibliques, grecs, romains ou nordiques, qui ont tous un texte de base, ciment des mythes, légendes et aventures racontées à partir de celui ci.

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