• Des gémeaux au cancer

    Le passage des gémeaux au cancer marque la concurrence entre les enfants pour la supériorité sur le clan des "jeunes" :

    Chez les sumériens, les 2 frères n'ont pas la même nature, Enki a été conçu du ciel et de la terre, mais il est collé à la terre, quand à Enlil il a été conçu du ciel et de l'air, il est collé au ciel. Par là même, ils ne peuvent pas s'entendre, ainsi chacun dirige le monde qui lui est associé, pour les babyloniens Enlil remplace son père Anu, et Enki est relégué dans les eaux primordiales à la place de sa mère Ki, équivalent de l'enfer.

    Les grecs ont repris ce mythe, Enki et ses eaux primordiales infernales devient Pluton, chef de l'Hadès, et Enlil, fils proche de "Dieu" Soleil, devient Jupiter. Tout les oppose, l'un devient le bien, l'autre le mal, mais ils sont chacun nécessaires à un équilibre, la vie jovienne a besoin de la mort plutonienne, pas d'olympe paradisiaque jovien sans enfer primordial. En image de l'article, l'opposition entre Pluton et Jupiter, l'acteur jouant Pluton qui va après le remake du "choc des titans" incarner le bien nommé Voldemort, opposé plutonien du jovien Harry Potter.

    Une variante babylonienne des 2 frères est l'histoire d'Enkidu et de Gilgamesh, déjà citée maintes fois sur le blog. Enkidu est un homme des bois, sauvage nomade qui passe son temps à chasser, quand à Gilgamesh c'est le roi de la ville, sédentaire, ayant le pouvoir sur la caste des agriculteurs. Tout serait allé bien pour les 2 si chacun était resté dans son monde, mais les chasses d'Enkidu dérangent, il tue trop, détruit tout, il faut le dompter, aussi Gilgamesh envoie une courtisane pour séduire cet alter ego. Ça marche, Enkidu amoureux s'humanise, mais il prend connaissance de l'existence de son frère, et du fait que des villes existent, et il décide d'aller lui prendre son pouvoir. S'ensuit une lutte, qui cesse pour une raison inconnue (tablette cassée), les frères ont trouvé un terrain d'entente, aller chasser la foret des dieux voler le bois de cèdre sacré et tuer son gardien, Humbaba le démon.

    Vous connaissez cette histoire plagiée dans le mythe d'Abel et Caïn, Abel est le chasseur cueilleur nomade, et Caïn le sédentaire agriculteur. Abel symbolise le bien, l'ancien monde, et Caïn le mal, le nouveau monde. Histoire parfaitement manichéiste, aussi le mal poignarde son frère (1er crime historique selon la bible). Certes dans le mythe babylonien, Enkidu/Abel meurt et Gilgamesh/Caïn survit, seulement il ne tue pas son frère, grosse différence. Ils ont été inventer une nouvelle faute, après celle d'Eve, qui n'existait pas non plus dans le mythe originel. Un meurtre qui figure dans un paquet de mythes ultérieurs, que ce soit en Égypte avec Osiris et Seth, ou encore Shun et Yao pour les chinois, ou bien Romulus et Rémus, il tue son frère ou le piège à être tué pour fonder Rome.

    Le gémeaux est figuré par des mythes qui présentent 2 frères antagonistes mais complémentaires, parfois 2 sœurs, souvent un frère une sœur voire un couple, partons du départ :

    Dans le mythe d'Inanna/Ishtar, la déesse symbolise la Vénus diurne, celle qui dirige le monde d'en haut. Elle décide de descendre en enfer se réconcilier avec Ereshkigal, la Vénus nocturne, qui dirige le monde d'en bas, l'équivalent de l'enfer plutonien. Cette naïve doit à chacun des 7 portes se défausser d'un de ses 7 objets protecteurs, aussi arrive t elle nue devant sa sœur, qui la tue en la clouant sur une croix. Au bout de 3 jours elle ressuscite (ça me rappelle un truc tout ça, une histoire d'un certain JC) grâce à ses sujets, alertés par le fait qu'elle ne remonte pas. Sauf que vous vous doutez, remonter a un prix, elle doit choisir un remplaçant, et elle prend son mari (sympa). Les dieux ne parviennent qu'à adoucir la peine de cet idiot de service, il ne devra passer que 6 mois de l'année en enfer avec Ereshkigal.

    Le mythe de Perséphone est assez similaire, sauf que la pauvre fille est d'abord violée par son père Jupiter/Zeus, puis enlevée par son oncle Pluton/Hadès, ce qui devient un sujet de discorde, ils s'entendent sur le fait qu'elle sera violée 6 mois dans l'année par son père, 6 mois par son oncle. La morale était bien différente, n'oubliez pas que Zeus/Jupiter passe son temps à violer, se déguisant en animal ou oiseau pour piéger les femmes humaines, allant jusqu'à violer ses propres filles et même des hommes, tels le malheureux Ganymède. La seule qu'il ne touchera pas, c'est sa fille Athéna, et pour cause, elle n'a pas de mère, il l'a enfanté dans sa tête, et se l'est ouverte pour accoucher d'elle (me demandez pas comment c'est possible, c'est écrit dans le conte), elle apparait comme une extension de sa tête, de son égo, donc Mars, et incarne sa préférée, celle qui a son sang.

    Cette histoire de descente en enfer, on la retrouve en Chine, en Australie, en Grèce avec Ulysse, ou bien Hercule/Héraclès dans son ultime travail, ou encore Orphée remontant Eurydice, à Rome avec Énée, fondateur de la première Rome (appelée Lavinium). La fin de ces descentes est toujours à peu près identique : pour faire remonter le mort, le vivant ne doit pas se retourner, mais évidement il le fait, aussi le mort ne peut il passer qu'un jour sur 2 à la surface ou 6 mois dans l'année, pour cette simple boulette.

    Le symbolisme des gémeaux contemporain s'est fixé sur les frères Castor et Pollux. Léda a une relation avec Zeus, et pond 2 œufs (me demandez pas comment), l'un a été fécondé par Zeus, l'autre par son mari humain. Pollux, né de l’œuf de Zeus est immortel, pas son frère Castor, fils de Tindare mortel. Ils passent leur temps à chasser, comme Enkidu et Gilgamesh unis, sauf que ce qui devait arriver arrive, vous vous doutez bien, Castor est tué (nous avons une tonne de versions de cette mort) et finit en enfer. Mais l'histoire nous donne une variante, Pollux n'accepte pas d’être séparé de son frère, et il conclut un "deal" avec papa Zeus : Les 2 frères seront vivants un jour sur 2 ou la moitié de l'année selon les versions, Pollux acceptant de se séparer d'une partie de son immortalité et d'aller en enfer avec son frère l'autre moitié du temps.

    Le gémeaux est dans cette quête du double, de ce paradis perdu dans l'enfance et l'adolescence. Le cancer, c'est la solution par la création d'un clan, d'une famille, chaque frère se crée son monde, il y a partition des pouvoirs. Les 2 mondes nés de la scission de l'exaltation plutonienne en fin gémeaux, qui symbolise la "1ère mort", on ne les voit qu'adversaires dans nos films et livres modernes, mais le secret lunaire de ce signe, c'est justement que l'ombre est nécessaire à la lumière, la Lune doit s'opposer au Soleil, Saturne à Jupiter, Vénus à Mars, la nuit au jour. La partition équitable de l'année, du ciel et de la Terre, commence dans les gémeaux lunaires, mais en cancer les enfants, la nouvelle génération, partira en guerre contre leurs parents, l'ancien monde. Un autre sujet...

    Des gémeaux au cancer

    « Actu uranienne 1Cancer, cas d'école »
    Partager via GmailGoogle Bookmarks Pin It

    Tags Tags : ,